Il avait le goût et le talent de défendre les auteurs contemporains, de défricher des textes en éclaireur, d'incarner des personnages en précurseur, sans ...
Il fut aussi un maître, inoubliable, irremplaçable, pour des générations d’acteurs, parmi les plus grands. Le magnétisme ténébreux de Michel Bouquet lui valait souvent des rôles d’infâme : inspecteur n’obéissant qu’à ses propres lois dans Un Condé d’Yves Boisset, patron redoutable dans Le Jouet de Francis Veber, commissaire impitoyable dans Deux hommes dans la ville avec Gabin et Delon, ou ennemi obsessionnel de Jean Valjean dans le rôle de Javert des Misérables version Robert Hossein. Albert Camus l’embarqua dans la création de Caligula, des Justes et de son adaptation des Possédés de Dostoïevski. Il développa avec Jean Anouilh un compagnonnage plus étroit et plus suivi encore, en jouant dans six de ses pièces. Il participa aux débuts du Festival d’Avignon, puis à ceux du Théâtre National Populaire, avec Jean Vilar. Il sauta à pieds joints dans le théâtre de l’absurde d’Ionesco, interprétant des centaines de fois, toujours avec des nouvelles nuances, le personnage-titre du Roi se meurt. Et pour chaque rôle, il ciselait ses gestes, modelait sa voix, conférant aux mots une acuité inouïe, révélant des aspects jusque-là insoupçonnés des textes, y ouvrant des brèches nouvelles qui permettaient de mieux les pénétrer. Michel Bouquet, c’était une intelligence des œuvres tout entière incarnée, une exégèse savante, mais intensément vivante. Il devint alors un véritable « enfant du paradis », qui révérait plus que tout le comédien Maurice Escande. Un jour de mai 1943, alors qu’il n’avait pas encore 17 ans, une force irrésistible le poussa à frapper à la porte de ce grand sociétaire de la Comédie française. Il lui suffit de réciter un poème de Musset pour convaincre son aîné que son destin se jouerait sur la scène. Quelques mois plus tard, le jeune aspirant aux feux de la rampe entrait au Conservatoire. 7 mars 2022
Le comédien Michel Bouquet, monument du théâtre français, est décédé mercredi à l'âge de 96 ans. Il est connu pour avoir joué pas moins de 800 fois "Le roi ...
Il avait un discours d'exigence passionnée, avec un engagement permanent et à la fois beaucoup de sobriété dans le jeu". C'est l'oubli de soi qui est le plus important", confiait-il en 2019. "Michel Bouquet était un génie, un immense acteur. Nous avons tourné plusieurs films dont Deux hommes dans la ville et Borsalino. La seule chose qui me reste, ce sont de grands et beaux souvenirs", a-t-il confié à l'AFP. Le film raconte l'histoire d'un vieil homme à l'indépendance farouche mais dont le coeur n'est plus très solide. Autre monstre sacré, Alain Delon s'est dit "profondément triste.
Le comédien décédé mercredi à l'âge de 96 ans avait tourné en 2010 avec Stéphanie Chuat et Véronique Reymond dans «La petite chambre».
Pour lui, le théâtre, la scène et le jeu comptaient plus que tout au monde. C'est un immense cadeau d'avoir faire notre premier film avec lui, notre baptême du feu du cinéma. On le croyait éternel, il est parti, mais son talent demeure et continuera de nous transporter.» Avec «La petite chambre», nous avons fait nos premiers pas dans la réalisation de films.
C'est un immense comédien qui nous a quittés. Michel Bouquet était un acteur aussi bien de théâtre que de cinéma, considéré comme l'un des plus grands acteurs ...
Michel Bouquet reçoit pour ses performances au théâtre trois Molières : deux Molières du comédien en 1998 pour "Les Côtelettes" et en 2005 pour "Le roi se meurt", et un troisième, un Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, en 2014. Il reçoit également trois Prix du Syndicat de la critique de meilleur comédien pour "Témoignage irrecevable" en 1967, "Monsieur Klebs et Rozalie" en 1976 et "Le Neveu de Rameau" en 1983. Ici Molière tourne en ridicule la peur de la mort mais également la profession de médecin. Sujet récurrent dans l'oeuvre de l'auteur, il provoque le rire à chaque interprétation. Michel Bouquet a interprété Argan en 1987, en 2008 et en 2009 au théâtre puis à la télévision en 1971 et 2009. A côté de sa carrière d'acteur, Michel Bouquet a fait la voix off de documentaires et de courts-métrage, comme par exemple "Nuit et Brouillard" d'Alain Resnais. Il a également fait des lectures mises sur disques, comme les œuvres poétiques de Victor Hugo en 1985, ou encore Jean de la Fontaine en 2019. Dans une interview accordée à France Culture pour la pièce "Le Malade imaginaire", Michel Bouquet révèle la manière dont il choisit ses rôles : "C'est un moment de coup de cœur, c'est comme dans la vie quand on rencontre des circonstances qui font qu'on voit la vie merveilleuse. Le souverain va donc passer par plusieurs émotions : le déni, la révolte et la résignation. A travers cette tragédie, où la réaction face à l'annonce d'une mort proche est tournée en ridicule, Ionesco met en exergue l'attitude des individus face à celle-ci, et souhaite démontrer qu'elle est toutefois inéluctable. Célèbre pour cette prestation, Michel Bouquet gagne le Molière du comédien en 2005. On le voit ainsi dans des grands films comme "La mariée était en noir" de François Truffaut en 1967 ; "Deux hommes dans la ville" de José Giovanni en 1973 ; "Les Misérables" de Robert Hossein en 1982 ; "Comment j'ai tué mon père" d'Anne Fontaine en 2001 ; "Le promeneur du Champ-de-Mars" de Robert Guédiguian en 2005, où il joue le président Mitterrand ; "Renoir" de Gilles Bourdos en 2012, jouant Auguste Renoir, mais aussi dans des séries comme "Maigret", aux côtés de Bruno Crémer. Le comédien fait ses premières armes au Théâtre de l'Atelier, auprès de Jean Anouilh et André Barsacq, puis au Théâtre national populaire, avec Jean Vilar, et au Festival d'Avignon. Il obtient son premier rôle grâce à Jean Anouilh dans la pièce "Roméo et Jeannette". Michel Bouquet a été marié à deux reprises au cours de sa vie. Fabrice Luchini a révélé au micro de Pascal Praud sur RTL que Michel Bouquet "n'allait pas bien depuis quelques semaines" et "commençait à ne plus être maître de tous ses souvenirs". Peu d'informations relatives à la mort de Michel Bouquet n'ont été communiquées pour le moment. MORT DE MICHEL BOUQUET. Michel Bouquet est décédé ce mercredi 13 avril 2022 à 96 ans.
Les planches étaient son royaume, même s'il a tourné avec les plus grands cinéastes français. Son exigence et sa rigueur, sa présence intense ont fait de ...
En septembre 2017, il retrouve Molière dans Le Tartuffe mis en scène par Michel Fau. Mais l’acteur n’est alors plus que l’ombre de lui-même, dans sa diction et son rapport aux mots. Il retrouve Anouilh au cinéma en 1951, pour Deux sous de violettes, mais son vrai retour à l’écran s’effectue en 1967, pour La Mariée était en noir, de François Truffaut, où il interprète un mélomane timide et solitaire. Ainsi, dans La Petite Chambre, film suisse de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, sorti en 2010, il interprète Edmond, un vieil homme que son fils veut placer en maison de retraite. « Je ne me suis jamais considéré comme un acteur de cinéma intéressant », disait pourtant Michel Bouquet, lassé de ses emplois de flic inquiétant, de député pourri, de notable peu recommandable. Le Conservatoire, où il brille au côté de Gérard Philipe, aussi solaire que lui est ténébreux. La rencontre avec Camus et Anouilh. Avec le premier, il joue le rôle de Scipion dans Caligula, en 1945, puis le rôle même de l’empereur en 1951, Les Justes, en 1949, et Les Possédés, en 1959. Et des auteurs, il y en a eu beaucoup, après Camus : Beckett, Ionesco, Pinter, Strindberg, Thomas Bernhard et, dans les années 2000, un retour à Molière, qui pour lui ne signifiait pas renouer avec un classicisme confortable : « Molière, c’est tout sauf un moraliste. Pourtant, il ne voudra jamais intégrer la compagnie, de même qu’il refusera par trois fois d’entrer à la Comédie-Française : « Je suis trop individualiste, trop solitaire pour la vie de troupe. C’est en cette même année 1948 qu’il campe son premier vrai personnage au cinéma : celui d’un bâtard révolté dans Pattes blanches, de Jean Grémillon. Ecrit par Jean Anouilh, qui devait réaliser le film mais tombe malade huit jours avant de commencer le tournage, le rôle n’était pas prévu pour lui. A 10 h 10, le jeune homme est devant la porte de l’appartement de la rue de Rivoli. Le célèbre sociétaire de la Comédie-Française est là. Il écoute l’apprenti comédien dire La Nuit de décembre, de Musset. « Mais c’est pas mal ! Il faut venir à mon cours… Le théâtre avait été son refuge, après une enfance qu’il préférait oublier, et il ne l’avait plus quitté. Jouer, jouer, jouer, pour laisser loin derrière ces années grises, où il se disait : « Si c’est ça la vie, ce n’est pas la peine d’être là. » Michel Bouquet, mort mercredi 13 avril à l’âge de 96 ans, naît le 6 novembre 1925, dernier d’une famille de quatre fils. Il passe sa vie au coin, s’inventant des histoires « pour ne pas crever », et devient cet « anarchiste doux » qu’il ne cessera plus d’être. Jamais il ne s’adaptera à cet univers qu’il décrira comme « brutal, grossier, une société humaine en réduction, extrêmement cruelle », à laquelle le garçonnet brun et maigre oppose une résistance passive mais absolue.
Michel Bouquet est mort ce mercredi à l'âge de 96 ans, a annoncé son service de presse à l'AFP. Profondément habité par son art, c'est un grand comédien qui ...
En 2001, il confie à Charles Berling (avec qui il décroche pourtant un César en 2002 pour Comment j'ai tué mon père ) ses faiblesses en matière de cinéma : " Je ne comprends pas le cinéma parce que je suis trop acteur de théâtre. Au cinéma, tu ne connais pas les plans, donc tu ne peux pas prévoir. Au théâtre, tu peux tout prévoir puisque tu es dans un cadre fixe. Mais je ne fais pas souvent de cinéma, alors je suis un peu maladroit : soit j'en fais trop, soit je ne fais pas là où il faut faire… Cette conception de l'artiste s'effaçant devant l'auteur a, en effet, toujours régi la carrière de Michel Bouquet. Une conception qu'il doit à Jean Anouilh, comme il l'explique dans Tout arrive en 2006 : "Il m'a appris cette discipline d'être fidèle absolument à la pensée de l'auteur, et non pas à la mienne." Ensemble, ils montent six pièces de théâtre, et Bouquet devient le héros masculin d’Anouilh. Leur relation est tumultueuse : "J’avais des rapports de fils ingrat à père indigne avec lui", s’amuse-t-il dans Tout arrive, en 2006. A la fin du cours, Escande le fait monter sur scène. "Mes jambes se sont mises à trembler, c’était épouvantable. Et j’ai commencé à dire "La nuit de décembre" de Musset." Ses leçons seront suivies par de jeunes acteurs devenus aujourd'hui incontournables de la scène française. Denis Podalydès, notamment, qui dit de Bouquet en 2021 sur France Culture : En parallèle des planches, Bouquet est aussi acteur de cinéma : il joue dans son premier film, Monsieur Vincent de Maurice Cloche, en 1947. Dans l'émission " Au cours de ces instants" en 1967, déjà sur nos ondes, il raconte ses petits métiers ensuite, à commencer par la pâtisserie et de sa découverte du théâtre grâce à sa mère. A la place, je suis allé rue de Rivoli, chez Maurice Escande", raconte-t-il dans Tout arrive, en 2006. Il commençait à devenir merveilleux à partir du moment où il retrouvait un vieux copain de régiment, où ils se mettaient à évoquer cette "foutue guerre de 14" avec, tout à coup, des anecdotes curieuses, des franches rigolades, et ils se mettaient à boire un coup tous ensemble. Mais je n’ai pas vraiment souffert de manque, car je savais qu’il était là, même s’il était loin." Michel Bouquet naît en 1925, dans le XIVe arrondissement de Paris. D’une mère modiste et d’un père officier, il vit de 7 à 14 ans "dans une pension très dure, c'était très curieux, on se déshabillait par exemple au claquement de mains" avec ses trois frères à Vaujours, en Seine-et-Oise (devenue Seine-et-Marne en 1964). Dans Le réveil culturel, en 2019, il se souvient : "Je n’ai rien appris du tout.
Michel Bouquet, monument du théâtre français connu pour avoir joué pas moins de 800 fois «Le roi se meurt» d'Ionesco et acteur au cinéma chez Claude Chabrol ...
«Michel Bouquet était un génie, un immense acteur. C’est l’oubli de soi qui est le plus important», confiait-il en 2019. À l’écran, il aura aussi joué dans plusieurs films de Claude Chabrol («La femme infidèle», «Poulet au vinaigre») et sous la direction de François Truffaut «La mariée était en noir", en 1967, et «La Sirène du Mississippi" en 1968). Il fut un magistral Javert, l’inspecteur pourchassant Jean Valjean dans «Les Misérables» de Robert Hossein (1982).
Le comédien Michel Bouquet, monument du théâtre français connu pour avoir joué pas moins de 800 fois "Le roi se meurt" d'Eugène Ionesco et césarisé deux ...
Je pense aussi au professeur de comédie qu'il était et qui a révélé des générations de comédiens", a réagi de son côté l'acteur et le metteur en scène Nicolas Briançon. "A chaque fois que le rideau se levait, il n'y avait plus l'horreur de la guerre. >> A voir: rencontre avec Michel Bouquet qui joue "Le roi se meurt" de Ionesco en 2006 (Archives RTS)
Michel Bouquet, monument du théâtre français connu pour avoir joué pas moins de 800 fois «Le roi se meurt» d'Ionesco et acteur sur grand écran chez Chabrol ...
Je pense aussi au professeur de comédie qu’il était et qui a révélé des générations de comédiens», a réagi auprès de l’AFP l’acteur et le metteur en scène Nicolas Briançon. «Il défendait une grande réflexion sur le jeu du comédien, dans le respect des auteurs, avec une grande humilité par rapport au texte. Il avait un discours d’exigence passionnée, avec un engagement permanent et à la fois beaucoup de sobriété dans le jeu». C’est l’oubli de soi qui est le plus important», confiait-il en 2019.
Intégrant le Conservatoire d'art dramatique de Paris en compagnie de Gérard Philipe, il sera un compagnon de la première heure de Jean Anouilh et André Barsacq ...
C'est finalement en 2019, à 93 ans, qu'il avait tiré sa révérence pour de bon. Un jour de 1943, alors que sa mère le croit à la messe, Michel Bouquet se rend chez Maurice Escande, sociétaire de la Comédie-Française, qui lui propose de suivre ses cours. Auréolé par deux César et autant de Molière (plus un Molière d'honneur), il a joué au théâtre et au cinéma pendant sept décennies.
Sur Twitter, le président Emmanuel Macron a rendu hommage à un homme qui, 'sept décennies durant (...) a porté le théâtre et le cinéma au plus haut degré d' ...
Il avait un discours d'exigence passionnée, avec un engagement permanent et à la fois beaucoup de sobriété dans le jeu'. C'est l'oubli de soi qui est le plus important', confiait-il en 2019. Le film raconte l'histoire d'un vieil homme à l'indépendance farouche mais dont le coeur n'est plus très solide. 'Michel Bouquet était un génie, un immense acteur. Le comédien Michel Bouquet, monument du théâtre français, est décédé mercredi à l'âge de 96 ans. Il avait toutefois marqué le grand écran en incarnant un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans 'Le Promeneur du Champs-de-Mars' de Robert Guédiguian (2004), avec un mimétisme qui troublera jusqu'aux proches de l'ancien président.
Michel Bouquet incarne Bérenger 1er au Théâtre du Léman à Genève. Il s'éclipse au seuil du Roi se meurt d'Eugène Ionesco, chassé par un vent de panique. Mais il ...
Il était à jamais Bérenger 1er, on lui annonçait qu’il allait mourir à la fin du spectacle, il répondait qu’il n’avait jamais remarqué que les carottes étaient si belles. Il a surtout cette ferveur qui le distingue, une façon d’éprouver les pièces qu’il découvre, celles de «Monsieur Albert Camus» qui l’engage, celles de Jean Anouilh, qui en fera l’un de ses interprètes fétiches. Jean Vilar, qui crée à l’automne 1947 Une semaine d’art en Avignon – nom sous lequel naît le festival du même nom –, l’invite à rejoindre une troupe où brillent les jeunes Gérard Philipe et Jeanne Moreau. Cette rencontre marquera sa carrière. Tout comme celle plus tard de Claude Chabrol, sans oublier les Suissesses Véronique Reymond et Stéphanie Chuat qui sondent sa tendresse orgueilleuse dans La Petite Chambre en 2010. Il se rend rue de Rivoli et sonne à la porte du grand Maurice Escande, qui est aussi un professeur d’art dramatique adulé. Il bredouille ou peut-être pas. C’est un supplice et un baptême. C’est une lumière dans la grisaille de l’Occupation, de ces jours sans pain ni fin. Dans le chahut de la fin de l’après-midi, Michel est invité à délivrer sa Nuit de décembre. Il s’exécute dans un bain de larmes. Michel a 15 ans en juin 1940 quand les nazis font main basse sur Paris et la France. Enfant, il a vécu dans un pensionnat où les maîtres se prenaient pour des adjudants de la Légion étrangère. Il n’est promis à rien, si ce n’est à la pâte et au four du pâtissier auprès de qui il apprend un métier. Sauf que… Il s’amuse. Il est farce, il est tempête, il est carnaval, il est le théâtre. C’est cet athlète-là qui vient de s’éteindre à 96 ans. Il a l’hiver en lui, mais aucune résignation, un silence qui est son mystère, une ardeur sans éclat ni tapage. Il lui sert la fameuse tirade du nez de Cyrano. Son hôte sourcille. Comme il l’a raconté à Annick Cojean dans Le Monde, il a vu avec sa mère le comédien Maurice Escande incarner Louis XV dans Madame Quinze de Jean Sarment. Il a été ébloui. Et il rêve de cette souveraineté-là. Alors ce jour de 1943, dans la capitale où grouille la soldatesque allemande, il bifurque soudain. Bagatelle encore que cette auréole qui caresse son auguste feutre dans Le Promeneur du Champ-de-Mars, ce film tourné en 2005 où il est François Mitterrand, sous la direction de Robert Guédiguian. Car seul compte, comme toujours chez cet obsédé textuel, le présent incertain de la scène. L’instant où on est flamme, où on s’expose et où on disparaît, au service d’une parole.
«Un moine absolu» pour Fabrice Luchini ou encore «une poésie ambulante» pour Charles Berling, la disparition du comédien disparu à 96 ans provoque un déluge ...
«Un monstre sacré nous a quittés, a salué le président de la République. Sept décennies durant, Michel Bouquet a porté le théâtre et le cinéma au plus haut degré d'incandescence et de vérité, montrant l'homme dans toutes ses contradictions, avec une intensité qui brûlait les planches et crevait l'écran.» Il était, profondément, un homme de théâtre, grand professeur au Conservatoire.» «C'était un maître, un acteur qui a atteint la perfection», également réagi sur France Info Pierre Arditi. Je pense aussi au professeur de comédie qu'il était et qui a révélé des générations de comédiens», a réagi auprès de l'AFP l'acteur et le metteur en scène Nicolas Briançon. «Nous perdons un père qui a dévoué toute sa vie à l'art dramatique», a regretté Charles Berling au micro de France Info en saluant «un instinctif prodigieux». «Il était incapable de faire beaucoup de choses dans la vie, mais il pouvait faire semblant de tout, sur les plateaux, poursuit l'acteur qui avait partagé l'écran avec Michel Bouquet dans Comment j'ai tué mon père. C'était une poésie ambulante. «C'est le plus grand acteur de théâtre français, parce que personne d'autre que Michel Bouquet n'a joué Thomas Bernhard, Molière Beckett…», a réagi Fabrice Luchini sur RTL, après avoir salué sur Instagram «l'acteur qui a le plus compté pour (lui)». «Il avait trois choses essentielles : c'était un moine absolu, il avait cette diction unique dans l'histoire du théâtre et il avait cette voix, magnifique.» Alain Delon a confié sa réaction à l'AFP. «Je suis profondément triste, a-t-il déclaré. Michel Bouquet était un très grand acteur. L'homme de théâtre a été unanimement salué par le monde de la culture.
Le comédien Michel Bouquet, monument du théâtre français, est décédé mercredi à l'âge de 96 ans. Il est connu pour avoir joué pas moins de 800 fois "Le roi ...
Il avait un discours d'exigence passionnée, avec un engagement permanent et à la fois beaucoup de sobriété dans le jeu". C'est l'oubli de soi qui est le plus important", confiait-il en 2019. "Michel Bouquet était un génie, un immense acteur. Nous avons tourné plusieurs films dont Deux hommes dans la ville et Borsalino. La seule chose qui me reste, ce sont de grands et beaux souvenirs", a-t-il confié à l'AFP. Le film raconte l'histoire d'un vieil homme à l'indépendance farouche mais dont le coeur n'est plus très solide. Le comédien Michel Bouquet, monument du théâtre français, est décédé mercredi à l'âge de 96 ans.
Il recevra le César du meilleur acteur pour ce film, après celui reçu quelques années auparavant pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père" (2002) ...
C'est l'oubli de soi qui est le plus important", confiait-il en 2019. En 2010, il avait porté le film suisse "La Petite Chambre" des réalisatrices lausannoises Stéphanie Chuat et Véronique Reymond. Ce film a été sacré meilleur film suisse de l'année en 2011. Le comédien Michel Bouquet, monument du théâtre français, est décédé mercredi à l'âge de 96 ans.
Le comédien décédé ce mercredi, recevra un hommage national aux Invalides, à Paris, comme le souhaite sa famille.
Il affichait sa préférence pour le théâtre, qu’il a marqué en faisant connaître en France l’œuvre de Harold Pinter et en se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard). Michel Bouquet, monument du théâtre français, est connu pour avoir joué pas moins de 800 fois «Le roi se meurt» d’Ionesco mais aussi pour ses rôles sur grand écran chez Chabrol et Truffaut. Il avait aussi marqué le cinéma en incarnant un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans «Le Promeneur du Champ-de-Mars» de Robert Guédiguian (2005). Un hommage national sera rendu à l’acteur Michel Bouquet, le 27 avril, aux Invalides, «conformément au souhait de la famille», a annoncé jeudi, l’Élysée. Emmanuel Macron, qui sera encore en fonction qu’il soit réélu ou non le 24 avril, présidera la cérémonie, en l’honneur de l’acteur décédé mercredi à 96 ans, et salué par le chef de l’État comme un «monstre sacré» et un «maître inoubliable, irremplaçable, pour des générations d’acteurs».