Si la victoire d'Emmanuel Macron a été accueillie avec satisfaction par Berlin, la normalisation du discours d'extrême droite suscite des craintes.
Soulagée par la défaite de Mme Le Pen, l’Allemagne n’en est pas moins inquiète du résultat obtenu par celle-ci. A part à l’extrême droite, une victoire de la candidate du Rassemblement national était particulièrement redoutée. « Avec Le Pen au pouvoir, l’Allemagne perdrait son principal allié », s’était inquiété le quotidien économique Handelsblatt, avant le second tour. « Le cauchemar Le Pen », avait titré le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Autant que son hostilité envers l’Allemagne, avec laquelle elle avait évoqué « des divergences stratégiques irréconciliables », c’est la proximité de Mme Le Pen avec la Russie de Vladimir Poutine qui suscitait les craintes de Berlin. De ce point de vue, le tweet posté, dimanche soir, par le journaliste du Spiegel Sebastian Fischer résume ce que pense une majorité d’Allemands : « Poutine a perdu l’élection présidentielle française. »
Réélu pour un second mandat avec 58,5% des voix face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron est attendu au tournant dans une France toujours plus divisée.
. Cette notion de "France divisée" ressort aussi dans les journaux alémaniques. Dans la Neue zürcher zeitung, l'éditorialiste souligne que le premier mandat d'Emmanuel Macron est loin d'être un fiasco. "Macron réélu, la victoire sans la gloire", lit-on en pages intérieures du journal de gauche, où l'éditorialiste Paul Quinio liste les lourds dossiers à traiter, une mission qui s'avère selon lui "souvent à rebrousse-poil du quinquennat qui s'achève".