Dominique Crenn

ENTRETIEN - La cheffe française triplement étoilée à San Francisco a accepté de participer au concours gastronomique de M6. Elle défie les candidats sur les ...

Moi, si je fais ce que je fais, ce n’est pas pour les récompenses mais pour mes deux filles. L’important pour moi, ce n’est pas de gagner des étoiles mais d’aider les femmes et de changer les choses. Ce n’est pas un thème facile parce que je n’attendais pas que des candidats cuisinent juste un poisson ou un coquillage mais qu’ils comprennent aussi l’écosystème et l’histoire de ce produit. Sinon, j’ai aussi lancé l’initiative «Break bread» pour récolter des fonds au profit des Ukrainiens. Aujourd’hui, mercredi 11 mai, je serai avec des chefs du monde entier en direct sur YouTube à 18 heures. En cuisine, il y a de la technique mais il n’y a pas de loi, c’est de l’art, de l’émotion. Je veux leur dire que la cuisine, ce n’est pas la technique. J’ai fait des recherches et j’ai trouvé le chef Jeremiah Towers qui avait été architecte et était autodidacte. Il y a un participant qui m’a surprise et dont le plat m’a fait réfléchir. C’était une bombe au niveau des goûts. Quand un cuisinier ou une cuisinière vous étonne, c’est super excitant. Mais surtout, la version française de «Top Chef» est d’une qualité bien supérieure à l’américaine. Je trouve ça intéressant et important pour les jeunes cuisiniers de voir quelque chose de différent de ce que proposent les chefs français dans l’hexagone. Ça leur ouvre d’autres horizons, une vision et une créativité différentes. En venant dans l’émission, j’ai peut-être aidé les candidats à changer leur point de vue et leur manière de faire. Ils ont un grand niveau mais j’ai trouvé qu’il y avait un peu trop de classicisme dans leurs assiettes. Et puis, ce n’est pas évident de cuisiner les fruits de mer parce que si on les cuit trop, si on ne les assaisonne pas ou qu’on ne leur donne pas le goût qu’il faut, ça peut être difficile. Elle revient aux États-Unis où elle ouvre un restaurant qui lui vaudra la reconnaissance de toute la profession.