La musicienne romande a ouvert samedi pour le grand Nick Cave. Suivez notre live du Montreux Jazz Festival jusqu'au 16 juillet.
Le 10 juin 2022: Comme pressenti, Johnny Depp est bien l’invité spécial de Jeff Beck pour le concert du guitariste au Montreux Jazz Festival. Les organisateurs ont confirmé, ce vendredi, que l’acteur le rejoindra à l’auditorium Stravinski le 15 juillet. De nouvelles scènes gratuites feront leur apparition, dont l’Ipanema, boîte de nuit à ciel ouvert, la Super Bock Stage et son Biergarten dans un Parc Vernex totalement repensé, et une multitude d’expériences musicales et innovantes à découvrir à la Lake House. Un gros coup qui promet déjà d’être le moment phare de cette année. Pour découvrir les autres noms cliquez ici ou regardez les photos ci-dessous pour la programmation complète. Le 1er juillet 2022: Fishbach a inauguré à 20 h la Terrasse de l'Ibis ce vendredi. La chanteuse nous a régalé de sa voix grave et de son tube «Un autre que moi». Titres dansants, sonorités 80s et gestuelles dramatiques ont rendu ce show unique. Pour ne rien rater de la 56e édition, on vous propose de cliquer ici afin de connaître toutes les informations utiles. Le 1er juillet 2022: le Lab faisait salle comble pour un plateau composé d'une héroïne et de deux héros suisses. L'atmosphère est devenue rapidement lourde, la plupart des spectateurs se rendant compte qu'il ne connaissait que très peu le répertoire de a-ha et qu'il leur faudrait être patient. Sophie Hunger, Faber et Dino Brandão ont écrit ensemble durant le confinement, ils se sont réunis en 2021 déjà à Montreux. Cette fois, ils présentent leur set chacun leur tour, ce qui ne les empêche pas de venir aussi chanter sur les chansons des autres. Ils l'ont été et ont été récompensés. À la sortie, que des sourires et, bien sûr, une ligne de clavier encore en tête le lendemain. Mais tout ressemble à une fête avec ce prodigieux artiste et ses nombreux musiciens – une formule toute neuve pour lui qui se produisait jusque-là en solo.
Dans un Stravinski des grands soirs, l'idole australienne a réussi l'exploit de faire oublier sa prestation culte d.
Recourant si nécessaire à la terreur, Cave se comporte alors à la manière d’un James Brown de désastre, étirant ses titres jusqu’à l’absurde, répétant des motifs en boucle jusqu’à leur faire perdre sens ou signification («Just breathe, just breathe», ordonné comme dans un mantra) pourvu que l’imprévisible s’en mêle et que le nouveau naisse de ce que l’on avait, à tort, cru désormais usé. Déjà l’un des moments clé de ce 56e Montreux Jazz Festival. Mais qu’il poursuive son concert dans cette veine rock comme hissé droit des enfers, et son public pourrait finalement lâcher l’affaire, rincé. Il décélère alors, plaisante sèchement avec ses hommes et interprète Bright Horses, plainte merveilleuse tirée de Ghosteen (2019). Peu après, passée une prière simple, belle, directe, adressée à ses deux fils disparus (I Need You), le chanteur délaisse un piano auquel il consacra peu de temps cette nuit-là, pour s’appliquer à une réforme en règle de ses classiques Tupelo, Red Right Hand et The Mercy Seat. On croyait en connaître chaque recoin. Dès l’entrée en matière, pied au plancher, avec Get Ready for Love, on note des changements significatifs dans l’entreprise Bad Seeds: plus trace du batteur suisse Thomas Wydler et la désormais présence de trois choristes noirs sapés de paillettes des pieds à la tête. Pas le temps de penser, sa Majesté Cave, coincé dans un élégant costume bleu nuit, fonce déjà vers des abîmes rock finement rehaussés de traits gospel. Copiloté par Warren Ellis, génie musical dont la longue barbe blanche prend maintenant des airs de chef-d’œuvre organique, le récital paraît tester la résistance physique et mentale de quiconque se trouve dans les parages. Dans un Stravinski des grands soirs, l’idole australienne a réussi l’exploit de faire oublier sa prestation culte de 2018.
Quatre ans après une mémorable prestation, Nick Cave et ses emblématiques Bad Seeds étaient de retour samedi soir au Montreux Jazz Festival, dans le sillage ...
Tandis que Nick Cave empoigne encore les mains des premiers rangs pour embrasser son désir de communion totale. Samedi soir à Montreux, les écrans latéraux continuent de diffuser des gros plans en noir et blanc sur ses allures de croque mort livide, tiré à quatre épingle dans un costume trois pièces bleu nuit surmontant une chemise blanche. C'est au son d'orgues de cathédrale que Nick Cave, 64 ans, fait son entrée sur les notes de "Get Ready for Love", avant de dérouler deux heures d'une prestation où le calme l'a plus souvent emporté sur la fureur, l'espoir sur le deuil de deux de ses fils, l'amour sur la tragédie, sans que la ferveur soit absente pour autant.
Samedi soir, l'Australien a secoué le Stravinski de toute la puissance de son savoir-faire rock'n'roll, là où il l'avait envoûté par magie lors de son ...
Le chanteur en rajoute dans ses démonstrations furieuses, s’accrochant aux mains de la foule pour mieux la mitrailler d’onomatopées démentes, dans le creux du roulis qu’orchestrent magnifiquement ses Bad Seeds. «Bang, bang, bang!» «Cry, cry, cry!» Il avance dans le public pour mieux le regarder dans les yeux. Par ce mélange subtil et très douloureux d’une cérémonie de deuil partagé qui n’empêchait pas la colère, et qui avait transformé son concert en grand-messe expiatoire. «Red Right Hand», «Higgs Boson Blues», «Tupelo»: autant de chansons qui offrent leurs reliefs aux appétits théâtraux du chanteur. Mais à 64 ans, le chanteur a encore de l’énergie à revendre, une sainte colère qu’il laisse exploser dans le Stravinski et qui projette le concert dans le passé, bien que les 18 chansons qu’il jouera puisent principalement dans ses récents disques. La démonstration impressionne, les premiers morceaux comptent parmi les plus suffocants de son répertoire, avec le toujours terrifiant «From Her to Eternity» pour clouer d’entrée le public à la croix de ses obsessions biblico-rock’n’roll. Où il était question de sexe, de dope, de violence, de refus de tout compromis et d’une fascination tordue pour Elvis Presley et Jésus-Christ.