Dans un extrait vu des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, l'animateur Tucker Carlson s'appuie sur une étude largement décriée, ...
Pourquoi le Lancet voudrait-il cacher une découverte majeure comme celle-là ? Nous ne pouvons pas le dire, mais si vous regardez le tableau 3 de l’article, voici ce que vous trouverez enfoui dans les données. Parmi les personnes âgées d’environ 80 ans qui ont été doublement vaccinées […] le taux d’incidence médicale par habitant, y compris les hospitalisations pour décès, est presque deux fois plus élevé que le taux d’incidence grave pour les personnes non vaccinées. Et ce, 180 jours après la vaccination. Raison pour laquelle, vraisemblablement, Carlson tente lui-même l’exégèse de la publication. Toutefois, ce n’est pas sur cette étude que porte la suite du commentaire de Carlson, mais sur une «lettre» publiée dans un autre journal, qui élabore un raisonnement à partir de ses données. «Un médecin du nom de Kenji Yamamoto, explique le présentateur, [écrit] dans une lettre au Journal of Virology [que l’étude du Lancet] a montré que la fonction immunitaire des personnes vaccinées huit mois après l’administration de deux doses de vaccin Covid-19 était inférieure à celle des personnes non vaccinées.» Et le présentateur de Fox News d’inviter ses téléspectateurs à parcourir eux-mêmes l’étude du Lancet. «Vous ne trouverez rien dans le texte de l’article qui dise ce que Kenji Yamamoto a dit, ce qui est bizarre. The Lancet, qui est peut-être la revue scientifique la plus célèbre au monde, a publié des conclusions similaires en février…» Apparaît alors à l’écran le nom d’une étude, effectivement publiée dans The Lancet en février, et consultable en ligne. Ailleurs, les auteurs confondent allègrement la littérature sur les effets de l’infection au SARS-CoV-2 et ceux du vaccin. Par exemple, partant du constat que la réponse immunitaire au vaccin confère une protection sans induire les réactions inflammatoires délétères liées à l’infection par le virus (ce qui est l’objectif de la vaccination), les auteurs présentent cette réponse maîtrisée comme un signe d’un système immunitaire affaibli.