De ses débuts à Nyon au bisou de Berthoud et la déception d'Estavayer, le fameux lutteur bernois Christian Stucki se raconte jusqu'à son titre de roi et sa.
«Pour un entraîneur, le mental de Christian est le plus gros défi.» En d’autres termes: «Il se met beaucoup de pression et vise trop la perfection, encore plus en tant que roi.» C’est pour cela que Tommy Herzog est convaincu que le fait de ne plus vraiment être le centre de l’attention convient mieux à son poulain. «Si l’épaule tient, tout est possible.» Même si elle ne tient pas, le roi Christian Stucki aura marqué la sciure de la Fête fédérale de son empreinte. Il se souvient également de l’envergure exceptionnelle de la fête et de sa notoriété grandissante: «Je pense que la diffusion en direct à la télévision suisse a été l’élément déclencheur de l’essor de la lutte les années suivantes.» De vraies montagnes russes sur le plan émotionnel.» Tommy Herzog, son entraîneur, joue un rôle clé en trouvant les bons mots: il lui fait comprendre que sa famille est fière de lui quoi qu’il arrive. Lors de la Fête fédérale à Aarau, il parvient à revenir au plus haut niveau, se classe au rang 4a et meilleur Bernois. «Ma pire Fête fédérale.» Une scène aurait pu passer inaperçue dans cette immense arène si elle n’avait pas été retransmise à la télévision et fait sourire des millions de Suisses. Cela crée des liens.» La déception de ne pas avoir remporté le titre est palpable ce soir-là. Il se souvient autant de sa performance en lutte que de la fête en elle-même. En plus de repartir avec des images plein la tête, il ramène chez lui une étagère à vin, en souvenir de la Romandie. C’était peut-être un mal pour un bien et l’électrochoc que j’attendais.» Motivé par les sceptiques et par la longue pause, il se remet à lutter, dans tous les sens du terme. Cette première Fête fédérale a beau remonter à plus de la moitié de sa vie, il s’en souvient comme si c’était hier. Il faut remonter 21 ans en arrière pour se reporter au moment de cette Fête fédérale, à laquelle Christian Stucki participe sans la pression de fournir une performance.