Une jeune femme blesse sa mère et se retrouve littéralement expulsée du cercle familial. La réalisatrice franco-suisse Ursula Meier orchestre un face-à-face ...
Affaire Orlandi : le Vatican annonce l’ouverture d’une enquête sur la disparition de l’adolescente Belgique : à Anvers, les autorités dépassées par le trafic de cocaïne Retraites : les syndicats unis contre le projet de l’exécutif
Tout part d'une violente dispute inexpliquée entre Margaret (Stéphanie Blanchoud) et sa mère (Valéria Bruni-Tedeschi). La première, dont les dialogues.
Dans cette perspective, les seules idées notables sur le plan de la mise en scène consistent à faire entrer ou non cette ligne de démarcation dans le plan, pour illustrer à l’écran les fractures ou les rapprochements. La cinéaste voudrait pourtant franchir la ligne et sonder le trouble qui se joue au sein de cette famille ; elle reste hélas de l’autre côté, à disserter vainement sur les conséquences d’un mal abstrait et désincarné. En se gardant de livrer les raisons de ce conflit, le film se fonde ainsi sur un pur arbitraire de scénario qu’il ne remettra jamais en cause.
Tags : réalisation. Stéphanie Blanchoud et Benjamin Biolay dans La Ligne. Stéphanie Blanchoud et Benjamin Biolay. Bandita Films/Films de Pierre/Films du Fleuve.
C’est la raison pour laquelle j’ai montré durant cette période La Ligne à des personnes qui ne connaissaient rien de l’histoire, pour connaître leur ressenti par rapport au personnage de Margaret. C’est sans doute le personnage que j’ai eu le plus de mal à écrire et à mettre en scène. D’où cette interdiction qui est faite dans la foulée à Margaret de ne plus approcher les siens à moins de cent mètres et la ligne tracée sur le sol pour démarquer ce territoire et la tenir à distance. Durant le tournage, mon travail a consisté à faire dérayer en permanence les choses, pour que Stéphanie [Blanchoud] ne s’installe jamais dans un type de jeu et ne soit jamais là où on l’attend. Une fois sur le plateau où tout était chorégraphié, sans la moindre place à l’improvisation, on s’est aussi appuyé sur une cascadeuse pour que personne ne se blesse. Jusqu’à ce qu’on finisse par se confronter à l’origine de cette violence. Pour que Stéphanie [Blanchoud] soit traversée par cette violence en tant qu’actrice, et que les autres personnages, à commencer par la petite sœur, soient saisis par ce moment et comprennent dès lors que tout peut arriver. J’ai d’ailleurs commencé le tournage de La Ligne par cette scène. On a donc très tôt décidé qu’on devait retarder au maximum le moment de la révélation de l’origine de cette violence. Un concentré de violence qui explose et dont les ondes vont se propager tout au long du récit, par des accès de violence qui ressurgissent régulièrement chez Margaret. Je l’ai imaginée et conçue comme un uppercut, afin que le spectateur se prenne cette violence de manière frontale. Or Stéphanie avait joué un seule-en-scène, Je suis un poids plume, où il était question de la boxe, des coups qu’on prend et qu’on donne.
Découvrez la critique de La Ligne de Ursula Meier, sortie : le 11 janvier 2023. BANDE À PART magazine de cinéma.
Bleu du ciel, bleu de la guitare, bleu de la ligne. Et pourtant, la lumière est là. Elle les met en scène avec grâce et gravité, faisant de chaque cadre un moment puissant, sans que jamais la joliesse nous encombre ou nous perturbe. Les liens sont ce qui tisse le cinéma d’Ursula Meier, avec tout ce qui, souterrainement, les resserre ou au contraire les distend. Des hommes essaient de la séparer de la plus âgée, blonde créature aux yeux bleus perçants souriant inexplicablement. Sa petite sœur Marion dessine à la peinture bleue la ligne délimitant le périmètre interdit.
♥♥♥ Drame franco-suisse par Ursula Meier, avec Stéphanie Blanchoud, Valeria Bruni Tedeschi, Elli Spagnolo, India Hair, Benjamin Biolay (1h43). Le visionnage ...
Les documentaristes expérimentaux Paravel et Castaing-Taylor (« Leviathan ») leur associent de longues plages d’observation dans le service psychiatrique, la chambre mortuaire ou lors d’une fête du personnel filmée comme un sabbat sorcier. Tout finira bien si l’on adhère aux lois crasses du feel-good movie matérialiste et démago qui a de la vie, comme de la gent féminine, une vision utilitaire, et pour idéal de mise en scène « la Maison France 5 ». On sauvera les acteurs (le duel Jean-Paul Rouve en frère instable et Michel Blanc en petit parrain local est savoureux) et la tendresse de jeu de Marie Gillain. S’y ébroue dans un déluge de gore et d’effets prothétiques (la spécialité du réalisateur) son fascinant personnage star, sorte de mime cannibale aux poses comiques incongrues, dont la sauvagerie nihiliste donne lieu à des tableaux d’une dégénérescence cauchemardesque assez inouïe. A l’adolescence, Blandine (Olivia Côte), quadra conventionnelle coincée, que son mari a quittée, était la meilleure copine de Magalie (Laure Calamy), fille un peu piquée comme Fitoussi les aime, arnaqueuse sur les bords, bien dans sa peau et son corps. En dépit de son exigence formelle, « l’Envol » peine à s’envoler, sauf à accepter ce que les uns qualifieront de poésie, et les autres, de naïveté. Après la guerre de 1914, Raphaël (Raphaël Thierry, douceur immense) rentre au village rencontrer sa fille, Juliette, née en son absence et élevée par une fermière soupçonnée de sorcellerie (Noémie Lvovsky). Marion se réfugie dans sa foi (elle parle à Dieu), Louise (India Hair), en petit soldat déterminé, s’accroche coûte que coûte au bastingage de la norme. Pour son premier film derrière la caméra, l’actrice Dinara Drukarova réussit à la fois à restituer le caractère documentaire d’une campagne de pêche et à y insuffler du romanesque. Frappée par une mesure d’éloignement – défense absolue de s’approcher de la demeure familiale à moins de cent mètres –, Margaret échoue chez son ex-amant (Benjamin Biolay), qui la recueille à la condition qu’elle cesse de se battre et inspecte son corps comme celui d’une junkie : compte-t-il de nouvelles ecchymoses ? Sans papiers, sans passé, Lili (Dinara Drukarova) dort à la belle étoile dans une nature majestueuse, cherche du taf dans un port de pêche islandais. Chez la réalisatrice Ursula Meier, l’espace, qu’il s’agisse d’une autoroute cacophonique (« Home ») ou de sommets enneigés (« l’Enfant d’en haut »), déclenche toujours l’imaginaire.
Le film « La Ligne », réalisé par la Suissesse Ursula Meier, a représenté son pays aux Oscars et met en scène Stéphanie Blanchoud, aux côtés de Valeria ...
Ursula Meier filme la violence au féminin au sein d'une famille dysfonctionnelle. Un grand huit émotionnel! À voir dans les cinémas de la région.
La question de la violence féminine m’intéresse depuis longtemps. Propos d’une auteure qui persiste à faire du cinéma le lieu "de toutes les audaces et de toutes les folies". Au départ, il y avait le désir de faire un film avec Stéphanie Blanchoud, dont elle jouerait le rôle principal et qu’on écrirait ensemble.
Ursula Meier filme la violence au féminin au sein d'une famille dysfonctionnelle. Un grand huit émotionnel!
«La Ligne», nouveau film de la réalisatrice franco-suisse de «Home» et de «L’enfant d’en haut», constitue un véritable uppercut. Propos d’une auteure qui persiste à faire du cinéma le lieu «de toutes les audaces et de toutes les folies». Ursula Meier, qu’est-ce qui vous a amenée à tracer «La Ligne»?
Le troisième film d'Ursula Meier voit ses personnages s'égarer dans des motivations confuses. Reste la singularité d'un style.